lundi 21 avril 2008

Trop à faire, trop à dire

Quand j'ai décidé de me lancer dans l'écriture de ce blog, j'ai fait l'erreur de ne pas décider de véritable orientation. Tout habitué de l'écriture bloguienne saura certainement qu'il faut trouver une identité, un style, un ou plusieurs objectifs simples pour faire le succès d'un journal en ligne cohérent et agréable à lire. Mais je n'ai jamais eu l'intention de faire de ce truc (qui n'est donc pas un blog) quelque chose d'agréable à lire et de cohérent. Je vais donc continuer à mettre mes histoires comme elles me viendront à l'esprit, sans penser une seule seconde qu'elles seront lues. D'ailleurs, à bien y réfléchir, vu l'absence de publicité faite pour ce blog, je crois qu'elles ne sont de toute façon pas lues du tout.

Ces derniers temps ont été plus qu'intenses en terme d'activités et je crois qu'il serait fastidieux de faire une liste complète de chaque chose et de détailler le tout dans des petits paragraphes bien formatés. De tête, j'ai quand même été aux bains russes, visité Lénine dans son antre sombre de la place rouge, été à l'Opéra voir une petite représentation légèrement grandiloquente de Boris Gadunov, sué au sauna de l'ambassade de Finlande, figuré lors d'une petite réception de l'ambassadeur (à mon grand regret, il n'y avait pas de Ferrero rochers, alors qu'ils étaient bien présents lors de ma première soirée à Moscou où j'avais pu rencontrer son excellence M. Harry Helenius), failli aller au match CSKA-Lokomotiv mais légèrement refroidi par les trombes d'eau j'ai préféré regarder la prestation de Peter Odemwingie à la télé, et, surtout, j'ai pu commencer à utiliser fièrement mon russe un peu partout. Heureusement que j'ai encore des doigts et des mains pour vraiment faire comprendre ce dont j'ai besoin.

J'essaierai de vous détailler la visite faite à Lénine, si je trouve le temps, ça vaut vraiment le coup.

mercredi 16 avril 2008

Il neige !

Un départ canon, matérialisé par l'abandon de mon manteau d'hiver dès mon deuxième jour de vie Moscovite, pris par le climat a complètement secoué le peloton qui se croyait encore en hiver. Une belle petite échappée printanière s'en est suivie, et le soleil flottait haut dans le ciel au dessus des gratte-ciel. Evidement, la température a voulu suivre, et s'est mise à grimper férocement. Une poursuite effrénée a commencé où les deux concurrents se rendaient coups pour coups permettant, à mon plus grand bonheur, quelques balades tannant agréablement mon visage de rayons bienveillant. Il y a une semaine, je me voyais même proposer un pique-nique au bord de la Moskva, agrémenté de champagneskoïé*. Mémorable.

Mais les bonnes choses ne pouvaient pas durer et l'arrivée de la pluie ce week-end, malgré ses effets bénéfiques sur le nuage de poussières polluantes qui pèse sur les poumons de tous les êtres vivants de cette mégalopole, annoncait un avenir moins chantant pour cette echappée printanière. Et ce matin, l'hiver à repris ses droits, il neige, et je m'en vais à l'université drappé dans mon long manteau noir.

Heureusement, ca ne devrait pas durer.


* Un jour, je vous en parlerai. Le Champagneskoïé vaut au moins un texte entier.

dimanche 13 avril 2008

Invasion !

Ce week-end, une invasion venue du froid a débarqué dans le trop petit appartement du quartier Khamovniki (malgré ses presque 100 mètres carrés). C'est bizarre, il m'avait vraiment paru nettement plus grand quand j'ai du passer l'aspirateur et aider au tourbillon ménager jeudi soir dernier, Mais là, j'ai huit grand-mères et un grand-père qui occupent toutes les pièces. Impossible d'avoir une seule seconde de tranquillité. Mieux encore, elles parlent toutes finlandais (heureusement que certaines n'ont pas oublié les rudiments d'anglais appris il y a quelques décades). Je dois être une sorte de saint, à supporter cette situation sans broncher, en souriant même, vu que je dois faire bonne figure auprès de ma « belle maman » et de son club de sauna international. Un club de sauna international est, comme vous aurez pu le comprendre, un groupe de jeunes et sexy finlandaises qui passent leurs congés à visiter les saunas du monde entier.

Moscou, avec ses banias et son hébergement tout trouvé chez la fille d'une des membres de ce club prestigieux, est une étape visiblement obligatoire. Voilà donc la raison de ma fatigue, de mon impression de ne pas avoir eu vraiment un week-end pour moi et de ma tête qui a ingurgité beaucoup trop de finlandais incompréhensible qu'elle n'était capable de supporter. Mais je ne vais pas me plaindre, l'hôte plébiscitée a eu sa part à supporter, à organiser et à traduire, à être à l'écoute des moindres besoins de ses invités. Cette semaine, on se couchera tôt.

Bilan : Une belle-mère sympa, malgré des copines envahissantes, une bonne expérience des banyas russes que je vous raconterai, et surtout un ouf de soulagement quand tout le monde sera parti.

dimanche 6 avril 2008

C'était trop facile...

Je le savais avant de venir, évidement, mais j'avais soigneusement esquivé la question, me contentant d'apprendre tranquillement l'alphabet cyrillique, en me heurtant déjà aux différentes difficultés qu'on peut rencontrer avec tous ces changements existant entre les lettres latines et les lettres cyrilliques. Pour mémo, voici un petit tableau récapitulant l'alphabet employé par ici et son équivalence latine.



C'était trop facile... Ces lettres, absolument imbuvables à écrire à la main, surtout pour le piètre scribe que je suis (essayez d'écrire Д ou Ж rapidement et vous verrez), ont leur équivalence dans l'écriture manuscrite. Et là, c'est littéralement le drame parce que ces p..... de c.. de d.... de b...... de russes ont décidé de tout mélanger pour mieux écrire. Le t devient m, le p qui s'était transformé en п devient n, le i qui s'écrit и se manuscrise en u. Un véritable chaos. Mon cerveau a implosé aux alentours du moment où j'ai du lire университет, qui devient университет en écriture syntaxique et, comme vous l'avez surement compris, université en traduction franchouillarde. Le bonheur fait alphabet. Résultat, on se retrouve avec des mots déjà pas évidents à la base (Здравствуйте - Zdrastvouitié pour dire bonjour) qui se transforment en une bouillie de lettres qui ne ressemblent plus qu'à un bortsh de mauvaise qualité.

Le pire, c'est qu'on s'y fait avec le temps. Allez, je vous laisse. Au revoir, Do Svidania

mercredi 2 avril 2008

Земфира

Ou, dans un langage plus commun à mes lecteurs, Zemfira. Un nom qui ne doit pas éveiller grand chose pour quelqu'un qui ne s'est jamais penché un tout petit peu sur la culture moderne russe. Et pourtant, ici, c'est une star capable de remplir une salle encore plus grande que Bercy, en proposant une musique dynamique et musclée, parfois tendre et plus intime, et très souvent de bonne qualité, avec des effets pyrotechniques un peu grandiloquents mais surtout une très bonne présence sur scène. Quand on ajoute une foule complètement dingue du charisme envoûtant de la chanteuse, on obtient les ingrédients d'un très bon concert.

J'ai eu la chance d'y assister hier, dans une salle Olympyski aussi vieillotte qu'immense, et j'y ai pris beaucoup de plaisir. Seul ombre au tableau, malheureusement, c'est que selon mes hôtes, j'ai assisté à ce qui se faisait de mieux en terme de musique moderne russe. Je me ferai bien un avis par la suite, car je compte bien découvrir d'autres groupes dans un pays où la jeunesse ressemble à celle des autres : elle adore s'éclater sur du bon son.

mardi 1 avril 2008

Les joies de l'alphabet

Le canevas principal de mon séjour au pays de Tolstoi, Boulgakov et Dostoïevski reste malgré tout mes cours de russe. En deux mois, j'espère atteindre un niveau suffisament correct pour me débrouiller dans les situations les plus simples. Et ça risque de ne pas être facile.

La toute première difficulté reste l'alphabet. Le cyrillique, dérivé de l'alphabet grec par deux moines appelés Cyrille et Méthode (l'un a du perdre à la roulette russe, et n'a pas eu l'honneur de laisser son nom), n'est pas aussi difficile qu'il n'y parait, mais demande toutefois un investissement sérieux afin de le maitriser. Le plus dur restant de se battre contre ses réflexes acquis car certaines lettres se prononcent différement qu'avec l'alphabet occidental. Par exemple, pectopah se prononce restoran (heureusement que le sens est évident). A côté de ça, certaines lettres sont vraiment nouvelles ; par exemple Пфю se prononcerait, si jamais ce mot existait, Pfiou. Et le fameux "Я" n'a rien à voir avec un "r", mais se prononce "ia".

Etre entouré de mots en cyrillique permet de s'entrainer en permanance, mais c'est quand même l'horreur d'entendre que l'apprentissage de la lecture n'est vraiment pas le moment le plus difficile pour un apprenti linguiste. Je commence à peine à entrapercevoir le mur vers lequel je suis en train de courir.