dimanche 25 mai 2008

La fin des temps

C'est la fin.

Quand j'ai entamé l'écriture de ce blog, j'étais un jeune homme heureux, plein d'espoir et de rêves, qui partait rejoindre sa belle dans une immense ville perdue au milieu d'un immense pays. Hélas, le bonheur a été de courte durée et les raisons qui m'ont fait venir ont perdu de leurs saveurs. J'ai donc pris la décision de rentrer en France. Oh, vous me direz que c'était prévu et que j'aurais retrouvé les miens le temps de trouver un moyen de revenir ici, mais je sais maintenant que je ne reviendrai pas.

C'est le coeur gonflé d'amertume et de tristesse que je vais quitter ce pays qui m'a tant intéressé. J'y ai pourtant découvert énormément de choses, de gens et vécu de belles aventures et j'avais encore en stock quelques bons posts à vous livrer, mais la vie en a voulu autrement et je me vois contraint par mon coeur de mettre un point final à cette aventure bloguienne.

Malgré tout, écrire me fait du bien et j'aimerais continuer cette activité d'une manière ou d'une autre. J'aime la contrainte et la liberté qu'offre le format du blog. Et comme je me vois vivre encore beaucoup d'aventures, je pourrais continuer à les raconter quelque part. Mais d'ici là, je vais me ressourcer un petit peu et reprendre un peu de bon air familial.

Je ne ferai pas de bilan de mon expérience, il y a trop de plus à écrire et le seul moins prend trop de place. Mais je sais qu'avec le temps, je sourirai en pensant aux moments que j'ai vécu ici.

Rendez-vous à Moscou !

mercredi 14 mai 2008

Хамовники - photos

Ne soyez pas effrayés, ce n'est que le nom de mon quartier. Légèrement au sud-ouest du centre, entouré de quelques lieux connus par ici (le monastère Novodievitchi, le Parc Kulturi, le Stadium Luzhniki...), il se révèle d'autant mieux lors de balades à pied. Comme je suis feinéant et que je n'ai pas trop envie d'écrire aujourd'hui, je vais juste vous livrer quelques photos pour vous permettre d'apprécier mon environnement. Ensuite, vous pourrez décider en votre âme et conscience si vous désirez venir me visiter.

La Moskva et l'ancien pont de chemin de fer


Le siège des unités blindées de l'armée rouge (toujours en activité)


Mon si joli immeuble




Je sais, je me suis contenté du minimum syndical pour ce post, je me rattraperai demain... Ou pas, vu que j'ai plein de trucs de prévu, notament la rencontre de ma peut-être future co-conversationiste, une étudiante russe qui parle pas mal français et qui souhaitait échanger des conversations dans les deux langues. Mais je vous rassure, je trouverai toujours du temps pour vous.

Bonne nuit !

lundi 12 mai 2008

Petrograd

Il y a des fêtes nationales qu'il est parfois bon d'éviter de passer dans la capitale. Autant le 1er mai avait réussi à faire de Moscou une ville aussi peuplée que Palavas-les-flots un 15 décembre, autant le 9 mai, jour de la victoire pour les russes à cause d'une sombre histoire de décalage horaire, promettait de générer quelques désagréments et embouteillages de chars sur la place rouge. Il était donc de mise de s'éclipser et de laisser les russes célébrer leur armée rouge et de filer saluer les tsars dans la capitale du nord.

Quel changement ! Quelle fraicheur ! Quel plaisir de se retrouver au bord de la mer, fut-elle Baltique, pour prendre un bon bol d'air qui manque tant dans la ville polluée où j'ai atterri. Trois jours de balade intense n'ont pas manqué de me faire (re) découvrir une ville musée qui a gardé toute sa vie. Concerts, rencontre agréables autours de quelques
Балтики, soleil, températures radieuses, grands-mères qui se baignent dans la Neva en chantant des airs d'opéra alors que l'eau doit encore avoisiner les 12 degrés, impression de commencer à maitriser un environnement où tous les touristes semblent perdus, balades le long des canaux et sous les fontaines de Petrodvoretz... J'en reviens comme si j'avais passé ma tête sous l'eau fraiche même si la nuit en train et l'arrivée à 6h30 ce matin on causé quelques difficultées à rester éveillé pendant le cours de Tatiana.

Va falloir que je me réveille quand même, le russe se corse !

jeudi 8 mai 2008

Avé l'acceng'

L'accent russe, c'est tout un bonheur, un savoureux mélange de difficultés et de doubles sens. Fous que vous êtes, ou aussi naifs que moi, vous pensez naturellement qu'il suffit de prononcer les mots avec une sorte d'accent slave bourru aux consonnances mafieuses de l'est des films américains, et bien pas du tout. La maîtrise de la disco (Raspoutine, ou encore mieux Moskau) non plus, à vrai dire. En fait, tout se complique dès le début, chaque mot de plus d'une syllabe possède sa syllabe accentuée, laissant orphelines toutes les autres. Jusqu'alors, la casse n'est pas trop lourde. Je laisse quelque fois le mot trainer sur une syllabe et c'est pas trop grave si c'était celle d'à côté... Malheureusement non, car beaucoup de voyelles changent de prononciation selon leur accentuation. Le plus marquant reste le "o" qui se prononce "a" quand il n'est pas accentué. Mais soyons plus clair, prenons un exemple.

Le mot du jour : молоко ("du lait" pour les incultes dont je faisais partie il y a encore 6 semaines). Si vous avez suivi mes merveilleux cours de langue russe, vous savez que ce mot se lit "moloko" mais, étant donné son accentuation sur la dernière syllable, se dit : "malakooo"...

C'est un cauchemard, c'est horrible, je ne m'en sortirai jamais. Surtout qu'il y a des pièges encore plus énormes ! Parfois, l'accent se balade dans le mot selon son genre, son nombre ou sa déclinaison. Pire, les mots du genre neutre se terminant au singulier par "o", tiens comme par hasard comme mon exemple, et le pluriel se forme en remplaçant ce "o" par un "a". Donc "malako" devient "malaka" et tout le monde est content. Mais que se passe-t-il quand l'accent n'est pas sur la dernière syllabe ? Eh oui, ça devient franchement folklo et le mot "пиво" (bière) qui se prononce "piva" se plurièlise en "пива" qui se prononce "piva". Remarquez que je n'ai aucun problème avec le fait que la bière semble toujours au pluriel, mais ma pauvre tête en a besoin de beaucoup pour digérer tout ce qu'elle doit retenir.

Allez, je m'en vais prendre quelques jours de repos à St Petersbourg et boire quelques Балтики dans leur ville d'origine. A très bientot !

mercredi 7 mai 2008

Happy mandat to you, Mr President !

Aujourd'hui nous est arrivé un nouveau président, qui ne vient pas tout à fait remplacer l'ancien. Mr Medvedev, même pas encore quinqua fringant, quelques gouttes de lait estampillées « pépinière Vadim » qui lui coulent encore du nez, est donc devenu aujourd'hui la nouvelle reine de Russie, aux pouvoirs à peine plus étendus que ceux détenus par sa confrère d'outre-Manche. Quoique, Rod* me garde de rejoindre trop vite les avis quasi unanimes de la presse outragée d'Europe de l'Ouest. Vu d'ici, les moscovites sont plutôt heureux par la nouvelle de l'arrivée de Vladimir à la tête de l'exécutif du pays et ils le sont également de savoir que le pensionnaire du Kremlin ne fera pas trop barrage à la continuité de la politique actuelle qui leur a apporté, pour beaucoup, une vie cent fois plus agréable que sous Boris-le-nez-rouge.
Qu'est-ce qui va changer, finalement ? Personne ne le sait réellement, même si maintenant la Russie possède un président qui sait se servir d'un mulot et d'un clavier, un jeune qui n'a pas une tête de boucher de l'Oural, un président certainement ouvert et pas trop bête. Sauf que... Je vais donc adopter l'attitude adéquat, tel un bon aspirant russe, l'attente sans trop d'espoir et me consacrer à des activités plus frivoles et bien moins sérieuses : l'apprentissage de la langue ! Dormez, braves gens, la garde veille et rien ne change dans ce pays paisible.


* Rod, pour votre culture générale, était le plus grand des Dieux de la mythologie locale, avant l'arrivée des hordes christianisantes.

mardi 6 mai 2008

Un couloir sombre mais sec.

Imaginez une file d'attente toute soviétique, des resquilleurs qui tentent leur chance, des petits malins qui profitent de la crédulité des novices pour leur proposer de passer outre la queue moyennant une forte rémunération, sans préciser que l'ouverture des portes est imminente. A ce tableau déjà brumeux, vous ajoutez des policiers au regard fixe et sans merci, une sécurité au delà de ce qu'on voit partout ailleurs, un chemin balisé par des tombes de plus en plus sombres et évocatrices de la noirceur du passé. Enfin, après quelques détours, vous entrez dans le bâtiment, lourde construction rougeâtre veinée de noir, vous pénétrez dans une pénombre de plus en plus angoissante, scruté par des gardiens sortis de vos pires cauchemars, cadavériques, portant un uniforme vert sombre soulignant la noirceur de leur regard. Et vous vous enfoncez dans la noirceur de l'escalier et la descente de chacune des marches provoque la montée d'une angoisse sourde jusqu'à votre cœur. Vous arrivez à situer physiquement votre âme tant sa lourdeur la matérialise au sein de votre corps. Et, à la fin de ce couloir sombre mais sec, vous parvenez enfin au but de votre périple morbide. Toujours observé par les gargouilles aux yeux perçants, vous oubliez complètement cet environnement insensé tant ce que vous avez sous les yeux est oppressant. Un cercueil de verre protège des pèlerins une momie dans son sommeil éternel, blanche comme une statue de craie, les traits tirés et les poings serrés, comme endormi trop vite après une colère et qui ne semble dormir que d'un oeil. Mais pourtant, malgré les supplications de certains visiteurs, elle ne bouge pas et ne bougera plus, à moins qu'elle ne se décide un jour à se réveiller et de nouveau reprendre le pouvoir qu'elle a abandonné à d'autres hommes sans doute moins méritants qu'elle... Ou que lui, vu que son nom trône sur le fronton de son mausolée : Lénine.

Après cette plongée dans le gouffre, la sortie à l'air libre est une bouffée de vie qui remonte d'un coup dans les veines et vous laisse sonné pendant quelques instants, au point de ne presque pas remarquer les bustes de quelques célébrités qui se dressent sur votre passage. Et c'est bien après avoir dépassé Staline, Brejnev ou Andropov que vous reprendrez finalement vos esprits et finirez votre aventure au milieu de la place rouge, par un jour ensoleillé d'avril.

lundi 5 mai 2008

Abandon

Non, rien de rien, non je ne regrette rien. J'avoue, je le fais même sans aucune honte, j'ai abandonné ce blog sans grande compassion. J'ai trop de choses à vivre et à découvrir aussi, à débroussailler et à comprendre, à analyser et à maitriser, que je n'arrive pas à me mettre de plein pied dans l'écriture de cette page qui devrait être quotidienne. Et pourtant, il y a toujours de l'espoir, la preuve en est que j'écris aujourd'hui.

Je crois que le côté le plus difficile de mon séjour à Moscou réside dans la brasse coulée constante que j'effectue dans une rivière de langages aux courants très divergeants. Passer de l'anglais au russe, du français à un environnement finlandais demande une maîtrise plus que constante du grand écart linguistique facial. J'en suis crevé, et je pourrais facilement me cacher derrière ça pour expliquer les raisons de mon absence de communication.

J'ai surtout, je pense, traversé une période délicate qui peut facilement intervenir après un mois d'expatriation, loin de tout, au milieu d'une ville complètement dingue. Appréhender Moscou, la maîtriser, la mettre au pas et la dresser en un seul petit douxième d'année est certainement la chose la moins probable qui puisse arriver. Surtout quand les qualifications en russe du nouvel entrant se résument à un apprentissage modéré jusqu'à la leçon 8 de la méthode ASSIMIL.

Ici, je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer. J'ai un guide personnel qui peut fièrement dire qu'elle connait les ficelles de la ville. J'ai une activité passionnante, quoique légèrement insuffisante, dans l'apprentissage de la langue. Mais je crois que je suis arrivé à un moment où l'absence d'activité professionnelle me pèse. Ajouté à ce fait un soutient familial actif mais lointain, il est facile de me laisser un peu aller à la légère déprime. Mais il est temps de me reprendre en main et de reprendre une bonne dose d'activités sociales, à commencer par ce blog.

Ami lecteur, toi qui n'existe pas, je pense à toi en ce moment d'euphorie littéraire, et je te dis : "A très bientôt"

lundi 21 avril 2008

Trop à faire, trop à dire

Quand j'ai décidé de me lancer dans l'écriture de ce blog, j'ai fait l'erreur de ne pas décider de véritable orientation. Tout habitué de l'écriture bloguienne saura certainement qu'il faut trouver une identité, un style, un ou plusieurs objectifs simples pour faire le succès d'un journal en ligne cohérent et agréable à lire. Mais je n'ai jamais eu l'intention de faire de ce truc (qui n'est donc pas un blog) quelque chose d'agréable à lire et de cohérent. Je vais donc continuer à mettre mes histoires comme elles me viendront à l'esprit, sans penser une seule seconde qu'elles seront lues. D'ailleurs, à bien y réfléchir, vu l'absence de publicité faite pour ce blog, je crois qu'elles ne sont de toute façon pas lues du tout.

Ces derniers temps ont été plus qu'intenses en terme d'activités et je crois qu'il serait fastidieux de faire une liste complète de chaque chose et de détailler le tout dans des petits paragraphes bien formatés. De tête, j'ai quand même été aux bains russes, visité Lénine dans son antre sombre de la place rouge, été à l'Opéra voir une petite représentation légèrement grandiloquente de Boris Gadunov, sué au sauna de l'ambassade de Finlande, figuré lors d'une petite réception de l'ambassadeur (à mon grand regret, il n'y avait pas de Ferrero rochers, alors qu'ils étaient bien présents lors de ma première soirée à Moscou où j'avais pu rencontrer son excellence M. Harry Helenius), failli aller au match CSKA-Lokomotiv mais légèrement refroidi par les trombes d'eau j'ai préféré regarder la prestation de Peter Odemwingie à la télé, et, surtout, j'ai pu commencer à utiliser fièrement mon russe un peu partout. Heureusement que j'ai encore des doigts et des mains pour vraiment faire comprendre ce dont j'ai besoin.

J'essaierai de vous détailler la visite faite à Lénine, si je trouve le temps, ça vaut vraiment le coup.

mercredi 16 avril 2008

Il neige !

Un départ canon, matérialisé par l'abandon de mon manteau d'hiver dès mon deuxième jour de vie Moscovite, pris par le climat a complètement secoué le peloton qui se croyait encore en hiver. Une belle petite échappée printanière s'en est suivie, et le soleil flottait haut dans le ciel au dessus des gratte-ciel. Evidement, la température a voulu suivre, et s'est mise à grimper férocement. Une poursuite effrénée a commencé où les deux concurrents se rendaient coups pour coups permettant, à mon plus grand bonheur, quelques balades tannant agréablement mon visage de rayons bienveillant. Il y a une semaine, je me voyais même proposer un pique-nique au bord de la Moskva, agrémenté de champagneskoïé*. Mémorable.

Mais les bonnes choses ne pouvaient pas durer et l'arrivée de la pluie ce week-end, malgré ses effets bénéfiques sur le nuage de poussières polluantes qui pèse sur les poumons de tous les êtres vivants de cette mégalopole, annoncait un avenir moins chantant pour cette echappée printanière. Et ce matin, l'hiver à repris ses droits, il neige, et je m'en vais à l'université drappé dans mon long manteau noir.

Heureusement, ca ne devrait pas durer.


* Un jour, je vous en parlerai. Le Champagneskoïé vaut au moins un texte entier.

dimanche 13 avril 2008

Invasion !

Ce week-end, une invasion venue du froid a débarqué dans le trop petit appartement du quartier Khamovniki (malgré ses presque 100 mètres carrés). C'est bizarre, il m'avait vraiment paru nettement plus grand quand j'ai du passer l'aspirateur et aider au tourbillon ménager jeudi soir dernier, Mais là, j'ai huit grand-mères et un grand-père qui occupent toutes les pièces. Impossible d'avoir une seule seconde de tranquillité. Mieux encore, elles parlent toutes finlandais (heureusement que certaines n'ont pas oublié les rudiments d'anglais appris il y a quelques décades). Je dois être une sorte de saint, à supporter cette situation sans broncher, en souriant même, vu que je dois faire bonne figure auprès de ma « belle maman » et de son club de sauna international. Un club de sauna international est, comme vous aurez pu le comprendre, un groupe de jeunes et sexy finlandaises qui passent leurs congés à visiter les saunas du monde entier.

Moscou, avec ses banias et son hébergement tout trouvé chez la fille d'une des membres de ce club prestigieux, est une étape visiblement obligatoire. Voilà donc la raison de ma fatigue, de mon impression de ne pas avoir eu vraiment un week-end pour moi et de ma tête qui a ingurgité beaucoup trop de finlandais incompréhensible qu'elle n'était capable de supporter. Mais je ne vais pas me plaindre, l'hôte plébiscitée a eu sa part à supporter, à organiser et à traduire, à être à l'écoute des moindres besoins de ses invités. Cette semaine, on se couchera tôt.

Bilan : Une belle-mère sympa, malgré des copines envahissantes, une bonne expérience des banyas russes que je vous raconterai, et surtout un ouf de soulagement quand tout le monde sera parti.

dimanche 6 avril 2008

C'était trop facile...

Je le savais avant de venir, évidement, mais j'avais soigneusement esquivé la question, me contentant d'apprendre tranquillement l'alphabet cyrillique, en me heurtant déjà aux différentes difficultés qu'on peut rencontrer avec tous ces changements existant entre les lettres latines et les lettres cyrilliques. Pour mémo, voici un petit tableau récapitulant l'alphabet employé par ici et son équivalence latine.



C'était trop facile... Ces lettres, absolument imbuvables à écrire à la main, surtout pour le piètre scribe que je suis (essayez d'écrire Д ou Ж rapidement et vous verrez), ont leur équivalence dans l'écriture manuscrite. Et là, c'est littéralement le drame parce que ces p..... de c.. de d.... de b...... de russes ont décidé de tout mélanger pour mieux écrire. Le t devient m, le p qui s'était transformé en п devient n, le i qui s'écrit и se manuscrise en u. Un véritable chaos. Mon cerveau a implosé aux alentours du moment où j'ai du lire университет, qui devient университет en écriture syntaxique et, comme vous l'avez surement compris, université en traduction franchouillarde. Le bonheur fait alphabet. Résultat, on se retrouve avec des mots déjà pas évidents à la base (Здравствуйте - Zdrastvouitié pour dire bonjour) qui se transforment en une bouillie de lettres qui ne ressemblent plus qu'à un bortsh de mauvaise qualité.

Le pire, c'est qu'on s'y fait avec le temps. Allez, je vous laisse. Au revoir, Do Svidania

mercredi 2 avril 2008

Земфира

Ou, dans un langage plus commun à mes lecteurs, Zemfira. Un nom qui ne doit pas éveiller grand chose pour quelqu'un qui ne s'est jamais penché un tout petit peu sur la culture moderne russe. Et pourtant, ici, c'est une star capable de remplir une salle encore plus grande que Bercy, en proposant une musique dynamique et musclée, parfois tendre et plus intime, et très souvent de bonne qualité, avec des effets pyrotechniques un peu grandiloquents mais surtout une très bonne présence sur scène. Quand on ajoute une foule complètement dingue du charisme envoûtant de la chanteuse, on obtient les ingrédients d'un très bon concert.

J'ai eu la chance d'y assister hier, dans une salle Olympyski aussi vieillotte qu'immense, et j'y ai pris beaucoup de plaisir. Seul ombre au tableau, malheureusement, c'est que selon mes hôtes, j'ai assisté à ce qui se faisait de mieux en terme de musique moderne russe. Je me ferai bien un avis par la suite, car je compte bien découvrir d'autres groupes dans un pays où la jeunesse ressemble à celle des autres : elle adore s'éclater sur du bon son.

mardi 1 avril 2008

Les joies de l'alphabet

Le canevas principal de mon séjour au pays de Tolstoi, Boulgakov et Dostoïevski reste malgré tout mes cours de russe. En deux mois, j'espère atteindre un niveau suffisament correct pour me débrouiller dans les situations les plus simples. Et ça risque de ne pas être facile.

La toute première difficulté reste l'alphabet. Le cyrillique, dérivé de l'alphabet grec par deux moines appelés Cyrille et Méthode (l'un a du perdre à la roulette russe, et n'a pas eu l'honneur de laisser son nom), n'est pas aussi difficile qu'il n'y parait, mais demande toutefois un investissement sérieux afin de le maitriser. Le plus dur restant de se battre contre ses réflexes acquis car certaines lettres se prononcent différement qu'avec l'alphabet occidental. Par exemple, pectopah se prononce restoran (heureusement que le sens est évident). A côté de ça, certaines lettres sont vraiment nouvelles ; par exemple Пфю se prononcerait, si jamais ce mot existait, Pfiou. Et le fameux "Я" n'a rien à voir avec un "r", mais se prononce "ia".

Etre entouré de mots en cyrillique permet de s'entrainer en permanance, mais c'est quand même l'horreur d'entendre que l'apprentissage de la lecture n'est vraiment pas le moment le plus difficile pour un apprenti linguiste. Je commence à peine à entrapercevoir le mur vers lequel je suis en train de courir.

lundi 31 mars 2008

Installation et orientation

Nouveau pays, premiers pas. Après une arrivée plus qu'efficace, le passage de la douane s'étant fait sans histoire, j'ai pu esquiver sans trop de difficultés les deux russes qui se battaient à coups de poings dans la zone des baggages afin de récupérer les miens et retrouver ma belle qui m'attendait. Le premier soir ne pouvait être que typiquement russe : un hamburger au Starlite en compagnie de trois finlandaises. Le dépaysement, de nos jours, n'est plus ce qu'il était.

Heureusement que le lendemain, j'ai pu profiter de ma journée pour découvrir mon nouveau quartier, ma nouvelle vie. Frunzenskaya est vraiment bien situé, sur le bord de la rivière Volga, à quelques encablures du centre, non loin du monastère de Novodievitchi et de l'université Lomonosov, futur lieu de mes ébats passionnés avec la langue russe. Juste à côté de mon nouveau chez moi, on trouve le quartier général de l'armée rouge, enfin de l'ancienne armée rouge, petit bâtiment tout stalinien décoré de frises et d'instruments vantant les mérites des ouvriers et paysans russes. Je vous aurais mis une photo avec plaisir si je n'avais pas senti une franche hostilité des russes en uniforme patrouillant autour du bâtiment. Un peu plus loin, Gorki park (Park Kulturi) est le plus grand parc du centre de Moscou. On y trouve de quoi se balader, ainsi qu'un vieux parc d'attraction encore très soviétique dans l'âme. Un jour, je l'essaierai. Je suis également à deux pas du stade Luzhniki, stade olympique, qui accueille notamment les matchs du Spartak et du Torpedo et où aura lieu la finale de la Champions League cette année. Un jour, je l'essaierai aussi.

Mis à part ces quelques curiosités, le quartier semble calme, le métro est à 10 minutes à pieds, les commerces sont à proximité et tout semble fait pour que je me sente bien. Ca tombe bien, c'est mon sentiment du moment.

vendredi 28 mars 2008

Wien

L'histoire d'un voyage à Moscou commence parfois par une escale à Vienne. Heureusement que le changement d'avion ne prend pas trop de temps, tellement mon envie d'arriver dans ma nouvelle ville est grande. Mais qu'est-ce que je fais à Vienne, et qu'est-ce que je vais réellement faire à Moscou, voilà deux questions intéressantes et que je n'ai pas forcément résolues. La première est relativement facile, toutefois, si on considère que Flyniki propose des vols Paris-Moscou via Vienne. Oui, Flyniki, la compagnie aérienne fondée par Niki Lauda l'ex-pilote de formule 1 des années 80. Un homme qui a réussi si on considère que d'aller de Paris à Moscou en formule 1 prendrait une petite dizaine d'heures alors que l'avion, même en batifolant au pays des snitzels, prends à peine 6 heures. Et encore, 10 heures de formule 1, c'est lancée à pleine vitesse, sans arrêt au stand, sur un circuit spécialement construit pour elle et qui ne ressemble pas trop aux routes de Biélorussie, et sans casse moteur ce qui, considérant que la demi-vie d'une formule 1 est d'environ 600 km, me donnerait une chance sur cinq d'arriver à destination. Donc merci à Niki de s'être mis à l'avion, signe d'un homme qui a incontestablement réussi.

Je m'excuse auprès de mes lecteurs pour ces considérations simili-scientifiques, je ne suis pas un de ces savants illuminés affichant leur diplôme d'ingénieur derrière le bureau sale de leur raffinerie de pétrole, mais je suis en train de lire A short story about nearly everything, de Bill Bryson, et ce livre de vulgarisation scientifique me remémore quelques bon moments de mes cours de physique-chimie.

Donc tout ça explique peut-être la raison pour laquelle je suis à Vienne, mais pas forcément le pourquoi de mon voyage Paris-Moscou via Vienne. Pour faire simple, j'ai décidé de suivre une folie, et cette folie m'a encouragé à considérer une éventuelle installation dans Kremlin city, et non pas au Kremlin-Bicêtre, ça n'a rien à voir, et je me suis toujours demandé pourquoi cette banlieue de Paris avait accolé ce nom Moscoisant à son nom d'origine. Je suis sûr que c'est un maire furieusement communiste, tendance Kroutchev, qui a pris cette décision. Donc je m'en vais me balader au pays des soviets, prendre quelques cours d'une langue improbable, et étudier attentivement les possibilités, ou non, d'installation.

Ce blog n'a pour l'instant pas d'autre but que de créer un lien entre ma vie en France et mon aventure moscovite, mais j'essaierai de l'alimenter avec quelques chroniques sur la vie et les moeurs auxquels je serai confronté. A en croire ce que j'ai entendu jusqu'alors, je vais avoir de la matière.

Merci d'avoir tenu jusqu'ici, vous pourrez donc enchainer avec la suite dès que je la publierai.